CHAMPS DE BATAILLE - SAISON 4 : LA SECONDE BATAILLE DE LA MARNE 1918

Entre le mois de mars et le mois de juillet 1918, le haut commandement allemand lance, sur pratiquement tout le front, cinq offensives successives afin de percer définitivement les lignes alliées. La troisième de ces offensives meurtrières, à la fin du mois de mai 1918, dirigées notamment sur le Chemin des Dames, parvient à une quarantaine de kilomètres de Paris. L’heure est grave ! Si la quatrième attaque, le 9 juin, est vite contenue c’est la cinquième offensive, surnommée « Friedensturm », l’offensive de la Paix, par le général Ludendorff lui-même qui doit être décisive. Le 15 juillet 1918, un million de soldats allemands s’élance sur un front de 100 kilomètres après un intense bombardement d’artillerie. 8 000 canons pilonnent les lignes françaises avec des obus toxiques, de l’ypérite notamment, l’autre nom du gaz moutarde.

Pourtant, malgré une forte progression vers Epernay et dans le secteur de Reims, les forces allemandes vont être stoppées puis clouées sur place. Mieux encore, la contre-offensive alliée du 18 juillet va les repousser inexorablement puis les culbuter. Ce jour là, 400 000 hommes, appuyés par des centaines de chars légers Renault FT17 (dont il s’agit du premier engagement) et par 500 avions (une première dans la coopération interarmes) montent à l’assaut comme un seul homme. Ils vont faire plus de 10 000 prisonniers en une seule journée, un record sur toute la première guerre mondiale, et se lancer à la reconquête de tout le territoire perdu, ce qui sera chose faite quelques jours plus tard. Le 8 août tout est fini !

Pour l’emporter, les Alliés ont déployé tous les moyens : les chars, l’aviation et le renseignement qui a permis de déjouer les plans de l’adversaire. Cette seconde bataille de la Marne est une bataille totale à laquelle auront participé, du côté allié, plus de dix nationalités.

La victoire, chèrement acquise avec 200 000 hommes mis hors de combat sur un million engagés, peut évidemment être qualifiée de « stratégique » mais elle est surtout morale. L’Allemagne est défaite, au point que Ludendorff dira plus tard que « le 8 août est une journée de deuil pour toute l’Allemagne ». L’espoir a changé de camp. A partir du début du mois d’août, le recul allemand est amorcé. Il ne s’interrompra que le 11 novembre suivant !