CHAMPS DE BATAILLE - SAISON 3 : 14/18, LA BUTTE DU SACRIFICE

Mars 1915, la guerre des mines débute. Jusqu’à la fin du premier conflit mondial Français et Allemands vont tenter de briser le front ennemi en passant sous terre. Cet affrontement parvient à son paroxysme sur la colline de Vauquois dans la Meuse. Pour s’emparer de ce lieu stratégique, les deux belligérants vont creuser 22 kilomètres de galeries, s’enfonçant jusqu’à 100 mètres sous terre et se livrant, tels des rats, une lutte sans merci dans ces boyaux souterrains. La colline devient une vraie termitière abritant caserne souterraine, postes de soin, magasins de munitions (184 pièces pour le seul côté allemand). Régulièrement, des mines sautent, créant d’immenses cratères dans lesquels le village situé au sommet du promontoire est définitivement englouti. Au total, entre mars 1915 et mars 1918, 519 explosions souterraines se sont produites à Vauquois, utilisant plus de 1 000 tonnes d'explosifs. Là où se trouvait un petit village meusien de 168 habitants, il ne subsiste qu’un terrifiant réseau d’entonnoirs géants…

Bien que méconnue, la guerre des mines est commune durant la Première guerre mondiale. D’autres hauts-lieux ont connu ce mode de conflit : les Eparges, la Forêt d’Argonne, les Hauts de Champagne, la butte 108 à Berry-au-Bac, la crête de Vimy, etc. Mais Vauquois est le seul site à conjuguer l’annihilation complète d’un village et le prolongement des combats sous la colline qui le portait. L’intégration d’une immense cité souterraine avec ses quartiers aux affectations diverses : casernement, sanitaires, dépôts, centrales électriques et air comprimé, poste de commandement et de communication. L’application de systèmes différents dans la conduite de la guerre de position et de mines, amenant chaque camp à des développements technologiques successifs pour détruire les installations de l’adversaire, devancer ou contrarier ses projets, sans envisager la moindre perspective d’une percée par l’attaque d’infanterie…